Jour 4 : Ce matin-là c’est dans le port de Skagway que nous nous sommes réveillées. Nous avions réglé notre réveil à 7h afin d’avoir le temps de nous préparer et déjeuner avant notre première excursion organisée. En arrivant au Deck 9 pour chercher les cafés, j’ai découvert que nous n’étions pas les seuls à faire escale à Skagway, le port était en effet blindé de navires de différentes compagnies. De retour dans la cabine nous avons dégusté nos lattés tout en se tressant les cheveux à tour de rôle. En zappant sur la TV, Zouzou est tombée sur High School Musical 2 et m’a adressé un regard de chien battu pour m’amadouer. Mais j’ai su être ferme, nous avons changé de chaîne au profit de Beauty and the Beast. C’est qu’il faut que je la surveille cette petite, sinon elle va vraiment se transformer en Sharpay Evans, et imaginez le cauchemar que cela représenterait pour une grande soeur. Mes cheveux impeccablement nattés j’ai sauté dans la douche, avant d’en ressortir aussi sec pour engueuler Zouzou, en transe devant la TV en pleine scène de Bet On It. Nos jerseys et imperméables enfilés nous nous sommes rendues au Cabanas ! Le même manège météorologique se répétait depuis que nous avions quitté Vancouver, le petit matin brumeux et glacial faisait place au ciel le plus bleu dans la matinée. Cela nous a permis de déguster nos petits déjeuners sur la terrasse du Cabanas, avec comme décor le port de Skagway et les montagnes tout autour. Nous nous sommes délectées de notre nouveau combo favori, les oeufs Bénédicte accompagnés de leur garniture bacon / saucisses / gaufres / pancakes, le tout agrémenté d’un bon café américain (celui que tout le monde déteste en France mais qu’on adore).
Le point de ralliement pour notre départ en excursion était le bar Azure. Avec une quinzaine de minutes d’avance nous nous y sommes présentées, et avons reçu un sticker pour nous identifier comme faisant partie du groupe 3. Juste avant le départ vers notre matinée d’aventure, un Cast Member avec le sens des responsabilités nous a avertis : « Make sure you’re back to the ship no later than 8:30pm, otherwise you live in Skagway now » !
Pour notre toute première excursion organisée par la Disney Cruise Line, nous avions choisi « The Klondike Experience » après avoir longuement hésité entre toutes les options proposées pour cette escale. La difficulté étant de trouver un bon rapport-qualité prix pour ces activités (certaines étant très coûteuses), et un programme instructif autant que ludique si possible. D’une durée d’environ 2h30, The Klondike Experience est divisée en trois parties. Après un trajet d’une quinzaine de minutes en car dans les rues pittoresques de Skagway, nous sommes arrivés à Dredge Town, reconstitution d’une petite ville de chercheurs d’or de la fin du 19ème siècle. La première étape de notre visite à Dredge Town fut le visionnage d’un court documentaire sur l’Iditarod Trail Sled Dog Race. Si vous avez vu le dessin animé Balto (ce qui n’était pas notre cas au moment du voyage), alors vous connaissez l’origine de cette course aujourd’hui incontournable en Alaska. En 1925, une épidémie de diphtérie frappa la ville de Nome qui était alors dépourvue de sérum pour traiter ses malades. Seule la ville d’Anchorage en disposait encore, mais les conditions climatiques désastreuses durant ce fameux hiver empêchaient tout transport par avion. Un convoi de traîneaux tirés par des chiens fut ainsi organisé (avec à sa tête le brave et célèbre Togo), et en un peu plus de cinq jours le précieux sérum avait parcouru les 1600 et quelques kilomètres qui séparent les deux villes. En 1973, en hommage à cet épisode extraordinaire de l’histoire de l’Alaska, l’Iditarod Trail Sled Dog Race fut créée. Depuis lors, cette course a lieu tous les ans au mois de mars et voit s’affronter à chaque édition une cinquantaine de mushers, ou meneurs de chiens.
Après avoir regardé ce passionnant petit film, nous avons été présentés à une jeune musher qui nous a expliqué qu’elle et seize chiens se préparaient à participer à l’édition 2020 de la course. Elle nous montra en détails tout son équipement, et nous expliqua que pendant la course le musher doit toujours faire passer ses chiens et leurs soins quotidiens devant ses propres besoins. Enfin, on nous a fait entrer dans une sorte d’enclos où nous avons pu assister à un véritable défilé de chiens de traîneaux. Mais le meilleur moment de la matinée restait encore à venir. Après avoir fait une démonstration spectaculaire de départ de traîneau sur la terre battue (faute de neige en cette saison), les chiens ont regagné leurs petits enclos. Le plus expérimenté des mushers de l’élevage fit alors une annonce qui provoqua une vague d’excitation tout autour de lui : nous allions pouvoir porter des chiots ! Clairement la raison pour laquelle tous les passagers présents avaient fait ce choix d’excursion, la rencontre avec ces adorables bébés chiens mit l’assemblée entière dans une transe totale. Zouzou et moi-même ne raffolons habituellement pas des toutous, mais ces petites boules de poils nous ont tellement fait craquer que nous avons avons été habitées par le souvenir de ce moment pendant tout le reste de la croisière.
C’est à contre-coeur que nous nous sommes résolues à laisser partir les petits chiens, mais il était temps de passer à la seconde étape de notre matinée sur le thème de la ruée vers l’or. Une jeune femme en costume d’époque nous conduisit vers une bicoque élimée qui était en fait l’antre d’une chambre froide. Il règne une température de -40 degrés à l’intérieur, froid que devaient subir les chercheurs d’or pendant les durs hivers le long du Klondike. Après nous êtres chaudement habillés, nous sommes entrés à l’intérieur et y avons passé 5 minutes pendant lesquelles on va l’avouer la morsure du froid ne fut pas si terrible que ça !
L’ultime activité au programme de cette excursion était une petite séance d’orpaillage ! En effet, pour parfaire notre immersion dans l’époque de la ruée vers l’or, nous avons dû séparer des flocons d’or d’une poignée de terre dans une gamelle métallique comme le faisaient les vrais chercheurs d’or. Sous les conseils d’un quasi-authentique orpailleur de 1896, nous avons plongé, tourné, et replongé nos gamelles dans des bacs d’eau jusqu’à réussir à glaner environ six ou sept flocons brillants chacun. Zouzou et moi-même n’aurions absolument pas pu faire une carrière de cette discipline vu le mal que nous avons eu à manier nos « gold pans », mais nous étions malgré tout très fières de notre petit butin. Zouzou a choisi de faire placer le sien dans un pendentif à la boutique de souvenirs de Dredge Town, elle arbore depuis fièrement ses petites paillettes du Klondike autour du cou. La petite échoppe expose quelques pépites de tailles impressionnantes, nous avons notamment eu l’occasion d’en soupeser une estimée à plus de $12000.
Notre première pensée en regagnant le Wonder fut d’aller piquer une tête à Quiet Cove. Vue l’heure, la plupart des guests devait encore être en train de vadrouiller sur la terre ferme, et nous pouvions déjeuner à l’un des comptoirs de snackings. Le temps de jeter nos impers et nos sacs sur une patère dans notre cabine, et nous étions déjà vautrées sur des transats. C’est à Pete’s Boiler Bites que nous avons trouvé de quoi nous sustenter. Au menu : cheese burgers accompagnés de frites, de piments jalapeño, et d’une délicieuse mayonnaise épicée. Un sans faute pour ce repas en maillot de bain. Pour le dessert j’ai rempli un gobelet de glace italienne parfums piña colada et myrtille (le gobelet c’est le secret pour une glace XXL, vous pouvez toujours y planter un cornet pour décorer si l’envie vous prend) que nous avons partagé avec Zouzou.
Dans l’après-midi nous avons fait un saut à la cabine pour nous doucher et nous changer, le chat de groupe de la table 16 sur l’application nous confirma que toute la bande prévoyait de faire le marathon de Meet and Greets de l’après-midi. Pour les deux prochains jours le thème des rencontres personnages était Pixar, et nous nous réjouissions de voir pour la première fois Dug et Russel, entre autres. Des photographes étaient présents un peu partout dans le lobby, nous en avons profité pour nous faire tirer le portrait en groupe, notamment autour de la statue d’Ariel. Alors que nous posions tous ensemble, la conversation s’est orienté sur la cuisine et j’ai confié à Marie qu’un de mes plats favoris était les frites. Elle a répondu que j’étais une bonne petite et que j’aurais fait une belge exemplaire ! Ce défilé terminé nous étions tous relativement libres, nous avons donc prolongé la récréation avec un trivia sur le thème du Roi Lion à Promenade Lounge avec Joanna, Marie, Ulrich, Mark et Benjamin. Notons que quelques semaines après la fin de notre séjour, Promenade Lounge est devenu French Quarter Lounge, s’alignant ainsi sur la thématisation New Orleans du restaurant Tiana’s Place. Est-ce qu’on a les boules d’avoir raté cette transformation de peu ? Oui, nous avons les boules. Après avoir partagé cette après-midi tous ensemble, nous avons dû abandonner nos camarades pour le dîner puisque nous avions une réservation au Palo ce soir-là, et nous étions surexcitées !
Nous avons revêtu nos robes couleur de bling, avons enfilé nos sneakers en or et argent presque massifs, et nous sommes recouvert la tronche de fards à paillettes avant de nous rendre au Palo. Nous n’avions pas testé ce restaurant lors de notre premier voyage pour cause de budget trop serré, mais cette année c’était un must-do absolu pour nous. Le Palo est un restaurant de prestige sur les navires Disney, qui ne fait pas partie de la rotation de tous les jours ni de la pension incluse dans le prix de la croisière. Il se réserve de préférence en avance et sa popularité fait qu’il est généralement plein longtemps avant le départ. Le Palo propose une cuisine italienne élaborée au dîner mais également un brunch en journée dont on nous a dit beaucoup de bien (n’est-ce pas Yannick et Benjamin !) Pour notre part nous avons choisi d’y dîner pour cette première expérience, et nous avons adoré ce repas. A notre arrivée nous avons eu la surprise de nous voir confiées à une serveuse française adorable prénommée Pauline. Elle nous a dit qu’en six mois de service au Palo nous étions sa première famille française, et que parler dans sa langue natale était presque dépaysant après ces longs mois à ne s’exprimer que dans la langue de Shakespeare (ou Mickey, c’est selon). Pauline nous a expliqué le fonctionnement du restaurant et de la carte, et nous a aidées à faire notre choix parmi les mets et vins proposés. À peu près tous les plats du Palo nous faisaient sérieusement de l’oeil, mais nous nous en sommes tenues à un nombre raisonnable en suivant approximativement le déroulement d’un repas italien traditionnel : antipasti / entrée / pasta / carne / et dessert. Chacun de ces plats fut une pure tuerie, à part la salade tomates-mozzarella un peu simpliste, et le risotto dont la cuisson aurait pu être beaucoup plus soignée. Mis à part ces deux détails, nous avons fait le meilleur repas de nos deux semaines de voyage avec la Disney Cruise Line, et de très loin. Mention spéciale aux raviolis butternut-amaretto et au filet mignon au gorgonzola, juste incroyables. Pendant le dîner nous avons eu une grosse pensée pour nos chers Pejat. Nous avons beaucoup discuté avec Pauline qui nous a raconté son expérience de service à bord dans les différents restaurants. Nous avons également parlé de la qualité de service Disney et de comment la Disney Cruise Line fidélise ses guests au point que certains itinéraires ne comptent quasiment que des membres Gold et Platinium, c’est le cas notamment de la croisière DCL qui traverse le Canal de Panama (pensée pour Jérôme encore une fois) ! Dans la conversation, tandis que nous parlions de la beauté des paysages en Alaska, Pauline nous a recommandé d’être attentives lors du départ de Juneau le lendemain, car d’après son expérience c’est à ce moment-là qu’on avait le plus de chance d’apercevoir des baleines depuis le navire. Nous avons pris note avec excitation. Pour le dessert nous avons choisi une glace et un soufflé au chocolat servi avec ses deux sauces, petite attention pour Zouzou bien sûr. Un guest qui dînait à une table proche de la nôtre nous a complimentées sur nos robes tandis qu’il se dirigeait vers la sortie, carton plein pour nos tenues, décidément. La dégustation terminée nous avons remercié Pauline mille fois pour son service parfait, nous avons réglé notre repas avec nos Keys to the World, et nous avons quitté le Palo le coeur lourd, c’est qu’on aurait aimé y dîner tous les soirs !
Profitant d’être sur le Deck 10, nous avons fait un saut à la fontaine à boissons un étage plus bas pour y chercher deux thés aux fruits rouges. De retour dans la chambre un voyant sur le téléphone nous informait que nous avions un message vocal à écouter. C’était le Palo qui nous avait appelées dans l’après-midi pour nous confirmer notre réservation et nous rappeler qu’une tenue habillée est requise pour dîner au Palo. Le message se terminait par une information capitale : LES SNEAKERS NE SONT PAS ACCEPTÉES. « HA ! » Avons nous lâché de concert, pensant à cet acte de rébellion du style que nous venions de commettre, et qui nous a finalement valu des tonnes de compliments. Pas peu fières d’avoir ainsi hacké le système, nous nous sommes mises au lit devant Avengers: Infinity War avec notre espèce de lapin en origami, une bonne nuit de sommeil nous attentait maintenant.
Merci à notre maman pour la relecture !
Merci pour ce bel article et ces jolies photos ! Parfait en tout point! !🌂👜
Bisous💛
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Merci à toi Mamounette pour ton aide précieuse 💛 !
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Un article encore une fois passionnant ! J’imagine même pas la tendresse de l’instant avec les chiots, ce devait être superbe. Les photographies en tout cas sont magiques entre la vue et les plats du Palo. Vous m’avez convaincues pour réserver pour mon séjour, merci beaucoup ! À très très vite !
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