… Il faut l’admettre, on s’est tous un peu emballés en découvrant les piles de serviettes sales qui jonchaient le sol de l’entrée du cottage 3318. Et la vaisselle sale dans l’évier. Et la couverture de bébé négligemment jetée sur le canapé défait. Pendant une minute on s’est vraiment attendus à tomber sur une famille mécontente d’être dérangée pendant l’heure du bain. Heureusement il n’en fut rien. Mais pas question de s’installer dans ce taudis. Nous avons choisi à pierre-papier-ciseaux l’émissaire qui allait se frotter à l’équipe de maintenance du VN par téléphone (bon, le pierre-papier-ciseau n’a pas vraiment eu lieu, c’est juste pour renforcer l’intensité dramatique). Le sort (comprenez : mes chers petits camarades) m’ayant désignée pour endosser cette tâche, j’ai préparé ma plus grosse voix et me suis saisie du combiné avec force et conviction. Je vous fais une retranscription synthétique de la (en fait les) conversation(s).
Appel numéro 1 :
« – Allô, ici le cottage 3318. Vous avez oublié de faire le ménage, on n’est pas très contents.
– Allô, ici la maintenance. Je me permets d’émettre quelques doutes sur la véracité de vos propos.
– Je me permets d’émettre quelques doutes sur votre volonté de nous faire passer un bon séjour.
– Je n’ai pas de solution, #désomaispasdéso.
– On veut être relogés, c’est non négociable.
– Je vous rappelle »
Appel numéro 2 :
« – Allô, ici la maintenance, vous allez être contents, on vous envoie un homme de ménage, pas besoin de nous remercier.
– Allô, ici le cottage 3318, et mauvaise réponse. Ca va prendre 3h pour tout nettoyer, on aimerait bien commencer notre orgie de pizza. On veut être relogés (je compte jusqu’à 3) !
– On n’a pas de cottage libre.
– On veut parler à un manager.
– Je vous rappelle »
Appel numéro 3 :
« – Allô, ici la manager de la maintenance. Vous allez être contents, on vous envoie un homme de ménage, et on vous offre des coupons activité ainsi qu’un late check-out dimanche, pas besoin de nous remercier.
– Allô, ici le cottage 3318, et mauvaise réponse. Merci de ne pas nous prendre pour des jambons, on a déjà des coupons et le late check-out dans notre package qui nous a coûté le PEL des Pejat et une dent en or de Romi. On veut être relogés (2… 2 et demiii) !
– On n’a pas de cottage libre.
– On veut une upgrade.
– Je vous rappelle »
Appel numéro 4 :
« – Allô, ici la manager de la maintenance. Vous allez être contents, on vous a trouvé un nouveau cottage, vous avez une heure pour déguerpir de celui-ci, pas besoin de nous remercier.
– On veut une upgrade.
– Vous pouvez vous brosser, hihi ! »
Le temps de prendre quelques notes pour le petit souvenir salé qui nous prévoyions de laisser au VN sur Yelp et tous les sites d’associations de consommateurs sur Terre, nous étions de nouveau dehors en train de pousser nos valises sous la flotte. Comme nous sommes des jeunes gens qui prenons tout avec humour, évidemment on a AUSSI rigolé. Mais l’angoisse nous tenait les tripes lorsque Romi approcha fébrilement son bracelet électronique de la serrure du cottage 3270. Le suspense était à son comble, nous étions plus tendus que des strings pendant le compte-à-rebours dans Rock’n’Roller Coaster. Un « clic » se fit entendre et… BINGO. Un cottage tout propre, youpi (à l’exception de deux trois araignées, rien de fou en somme).
Bon, assez niaisé, l’heure de l’apéro était déjà franchement entamée. En attendant les Pejat, nous avons distribué les chambres et commencé à déballer notre barda. Il faut dire que la moitié de nos valises contenait de la bouffe, dont nous étions impatients de nous délester (et de tout bien ranger sur les étagères de la cuisine du cottage, pour jouer à la marchande et admirer l’opulence de nos provisions). Pour faire un petit retour sur le Cottage Clan Comfort en lui-même, j’admet que ce ne serait pas si mal si y passer un week end ne coûtait pas le même prix que quatre au Ranch Davy Crockett pour dix fois moins de charme / qualité de service / attention de la part du staff. Le cottage consiste en une petite maison à un étage de 65m2, avec un salon / salle à manger / cuisine équipée, deux salles de bain (avec un bonus malus, mais je ne spoile pas tout de suite), trois petites chambres et une terrasse aménagée.
En termes de surface et de distribution des pièces c’est vraiment l’endroit parfait pour un séjour entre copains. La déco plutôt kitsch doit sûrement ravir les bambins, mais a eu un effet mitigé sur les grands enfants que nous sommes. Son style assez naïf / cartoon sans une touche de Disney le rend un peu cheap. En gros, à ce stade du week-end, nous étions tout simplement contents de poser nos fesses et de partager un premier verre. Heureux d’avoir une cuisine bien équipée et de la place pour danser. Surexcités par l’arrivée imminente des Pejat. Et… trempés de la tête aux pieds par cette saleté d’averse. Action, réaction : Zouzou et moi avons chacune largué notre trousse de toilette dans une des salles de bains, pour prendre une douche chaude bien méritée, et éloigner le rhume galopant. A peine la porte des waters de l’étage refermée, on entendit Zouzou s’époumoner : « hé les meufs, c’est quoi ce b*rdel ?»
Rolalala, quoi encore ?!
Excellent le compte-rendu écrit des échanges téléphoniques !
J’attends la suite avec impatience !
Gros bisous de Nanou❤️😘
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